Après avoir passé quelques jours à visiter le sud de la France, j’ai reçu avec grand plaisir la visite de mon père. Depuis que j’étais partie du Québec, je lui disais qu’il n’aurait PAS le choix de venir me voir et de découvrir, lui aussi, les merveilles de ce tout petit pays. Je n’y croyais presque pas, mais quelle joie extraordinaire de savoir qu’il allait effectivement venir !
Une semaine, tout ce qu’il pouvait se permettre au milieu de ces jours de cours… une semaine de relâche que je me promettais de rentabiliser au maximum ! Lui avait bien quelques trucs qu’il voulait voir, mais sans plus. Il avait plutôt dans l’idée de me laisser guider, lui faire découvrir ce que je trouvais de plus beau.
Nous sommes donc retournés ensemble à Lucerne, à Sion, à Zermatt, à Interlaken où nous sommes montés au sommet de la Jungfrau et nous sommes passés un peu plus brièvement par Martigny et Châtelard. Pour ce dernier, malheur à nous, je m’étais aperçue que j’avais oublié mon passeport et je n’osais pas traverser vers la France pour aller à Chamonix… Si j’avais su ! On a aussi bien sûr fait l’incontournable village médiéval de Gruyères et on a pris le train Golden Panoramic pour découvrir une région que je connaissais peu, mais cette fois, depuis les sièges confortables du train panoramique.
J’ai d’ailleurs trouvé ce trajet très intéressant. Spacieux, confortable et avec des baies vitrées larges et montant même sur une partie des plafonds. Le train Golden Panoramic traverse la Suisse en passant parmi certains des paysages les plus magnifiques qu’elle peut nous offrir. Depuis ce que l’on appelle la Rivera (la rive du Lac Léman située près de Vevey-Montreux) jusqu’à Lucerne, en passant par les paysages les plus pittoresques de la Suisse, ce trajet nous donne ainsi l’occasion de profiter de la beauté des Alpes, d’apprécier les variations de relief, de caractères des montagnes et d’avoir un aperçu plus large de la richesse de points de vue de la Suisse. Nous, nous avons pris ce train entre Interlaken et Montreux, passant par Gstaad et Zweisimmen. Même si ce trajet est plus long qu’avec un train standard, je l’ai trouvé bien intéressant… et très confortable ! Je crois que c’est une option intéressante pour qui veut voir la Suisse, sans avoir beaucoup de temps pour la visiter.
Bref, nous avons eu, mon père et moi, une semaine bien chargée ! Nous avons mangé de la fondue que j’ai préparée dans mon minuscule appartement Béthusien, de la raclette dans un excellent resto à Interlaken (La Laterne) et je nous ai préparé un copieux petit-déjeuner à base de double crème de Gruyères, de gaufres et d’une montagne de fruits frais. Un vrai petit déjeuner québécois en somme... à saveur locale !
Ce fût un énorme plaisir de faire découvrir mon nouveau pays de résidence à quelqu’un qui, comme moi, s’émerveillait devant les paysages qu’il découvrait. Je voyais dans les yeux de mon père, l’euphorie que moi-même je ressentais lorsque je voyageais et ça, ce sont des souvenirs impérissables et précieux. D’ailleurs, ce voyage fût un peu pour lui, une sorte de révélation je crois, car par la suite, il a multiplié les opportunités pour revenir en Europe et en découvrir encore d’avantage… sans que je sois toujours la seule bénéficiaire de ses visites !
Pour clore cette semaine tout simplement géniale (et aussi assez éreintante, je l’avoue !), je partais seule découvrir Barcelone, le même matin où mon père repartait pour le Québec. Je n’avais pas réservé d’hôtel à l’avance à Genève, croyant que dans cette ville, il y aurait toujours de la place quelque part… Mal m’en pris, je n’avais pas compté que ce serait la semaine du Salon de l’Automobile et que donc, tous les hôtels risquaient d’être complets ! Mon père disait qu’il allait dormir à l’aéroport et si moi, l’idée ne me dérangeait pas, celle de voir mon père dormir là me dérangeait beaucoup plus ! On a même tenté de voir si on pouvait retarder un peu son vol, car à l’heure qu’il partait, on ne pouvait pas prendre simplement le premier train du matin. Peine perdu… Au final, une bonne amie nous a dégotté un truc et en ni une ni deux, on a réservé. On croyait avoir trouvé la perle d’une « bonne place pas cher ». HA HA ! Déjà, le chauffeur de taxi nous faisait un drôle d’air quand on a dit le nom de l’hôtel et il a tenté de m’arnaquer de 100 CHF ! OUh là… ça commence bien. En fait, l’hôtel était vraiment situé… au bout des pistes de décollage ! On est à peine rentré qu’on a quasiment fait demi-tour aussi vite. La place ressemblait à un bordel, un énorme chien se promenait dans ce qui servait de cuisine d’un petit resto au rez-de-chaussée, les cris de gens complètement ivres nous venaient de la salle à manger, bref, on se serait cru dans un mauvais film ! En plus, notre chambre était « je ne sais pas à quel étage » et bien sûr, il n’y avait pas d’ascenseurs. Nos valises ne passaient même pas dans la cage d’escaliers ! En plus, les gens nous regardaient comme si mon père allait se « taper une petite jeune »… Hé ho bande de pervers, c’est mon PERE !
Enfin bref, on n’a pas dormi là… mon père ne voulait rien savoir et moi-même je n’étais pas trop à l’aise avec le coin. Finalement, ben on a dormi à l’aéroport quand même ! Résultat : non, on ne dort pas très bien à l’aéroport, quoi que mes tentatives ultérieures aient quand même été un peu mieux… Moi, c’est vrai que j’arrive à dormir quasiment n’importe où, alors j’ai quand même somnolé un peu, mais mon père lui… ben je ne crois pas qu’il ait dormi du tout ! Il m’a quand même avoué au retour avoir dormi dans l’avion et être vraiment crevé de son voyage ! Pas étonnant…
Alors que lui s’envolait vers le Québec et un retour au travail, moi, je partais pour Barcelone, découvrir cette ville espagnole, seule, en tête à tête avec moi-même…