(Première randonnée : 8 septembre 2003)
Alors là, j’avoue que j’ai fait fort ! En même temps, quand on ne sait pas dans quoi on s’embarque, on n’a pas peur d’y aller à fond !
Ça faisait à peine une semaine que j’étais en Suisse quand je me suis attaquée à ma première randonnée et pas
n’importe laquelle ! Une des filles qui faisait partie de notre groupe avait proposé cette balade et comme la vue de tous ces pics enneigés m’émerveillait, je me suis empressée d’accepter
cette expédition.
Depuis Montreux, nous avons donc pris le train à crémaillère jusqu’aux Hauts de Caux (1162 m). Depuis là,
nous avons amorcé notre randonnée pour atteindre le sommet des Rochers de Naye (2042 m). Je me rappelle avoir trouvé cette randonnée TRÈS à pic, voir même pénible. Il y avait notamment un
passage dans la caillasse particulièrement laborieux. En fait, c’est seulement maintenant que je constate le dénivelé de cette rando que je me dis que définitivement, j’étais bien plus en
forme à cette époque là ! Nous étions cinq filles à s’être lancée dans cette expédition, mais je crois qu’aucune d’entre nous ne s’attendait à ce que cette randonnée soit aussi difficile. Je
me rappelle encore les plaintes des autres filles avec qui j’étais. Une seule d’entre nous semblait totalement immunisée contre la fatigue de la rando et assez en forme pour relever ce
défi.
Côté
prise de vue, nous n’avons pas été des plus chanceuses. Nous avons eu droit à quelques moments dégagés où nous avons pu voir le lac et les pâturages. Le son des cloches à vaches et à brebis nous
a aussi bien fait rire. Malheureusement, la plus grande partie de la rando s’est faite dans la brume. Grimpant vaillamment, toujours encouragée par notre meneuse comme un coach encourage ses
athlètes, nous avons tout de même atteint le sommet. Seulement, quelle déception de ne découvrir que du brouillard autour de nous ! Rien de la vue magnifique à laquelle on s’attendait, aucun
sommet à contempler !
Sur les cinq filles que nous étions lors de cette expédition, trois d’entre nous ont refusé catégoriquement
l’idée de redescendre à pied et ont insisté pour prendre le train au retour. Si j’avais trouvé la montée ardue, l’idée de redescendre à pieds me tentait fortement. D’ailleurs, ayant toujours eu
plus de muscles dans les jambes que de cardio, je me disais naïvement que la descente ne pouvait pas être pire que la montée. On voit déjà là, à quel point je ne m’y connaissais pas du tout en
rando ! Mélanie (celle qui nous avait encouragé tout le long de la monté et qui était aussi la seule à n’avoir manifesté aucune fatigue) et moi avons donc entrepris de redescendre à pied.
Aye aye aye, quand j’y repense, je me dis que décidément, les innocents ont un dieu qui veille sur eux ! Pour vous donner une idée, nous étions donc à 2042 mètres d’altitude et nous voulions
redescendre… directement sur Montreux, au bord du lac ! Heureusement pour nous, nous avons croisé un type en route qui, non seulement nous a montré le chemin du retour, mais nous a aussi
raccompagné en voiture jusqu’à Montreux. C’est pendant cette marche de retour que j’ai réalisé que la descente n’est pas forcément plus facile que la montée. En plus, si Mélanie marchait d’un pas
raisonnable au début, elle a adopté le long pas de notre guide dès que nous l’avons croisé. Et là, moi, je ne suivais plus du tout ! J’étais d’ailleurs très heureuse que le type nous
raccompagne jusqu’à Montreux, surtout quand j’ai vu la distance que nous aurions eu à parcourir ! Comme baptême de randonnée, disons que là, j’étais servi !
J’ai refait cette randonnée l’été suivant, avec ma sœur. Cette fois, je l’ai davantage apprécié et j’ai aussi
moins souffert. Je ne me rappelle plus du tout quel chemin nous avions pris avec les filles, mais je n’ai jamais pu le retrouver. Le sentier que j’ai pris avec ma sœur était celui par
lequel Mélanie et moi étions redescendues. Cette fois, je garde un excellent souvenir de la ballade. Nous avons croisé des troupeaux de moutons, des chèvres, un chalet d’alpage, des
pâturages... Nous avons aussi longé une partie des Rochers de Naye et même eu droit à une superbe arc-en-ciel pendant notre montée. Au sommet, une vue dégagée nous attendait et le spectacle
valait mille fois les efforts fournis.
Cela peut sembler étrange, mais malgré tout, je ne garde pas en mémoire que ces deux expériences de
randonnées aient représenté un niveau de difficulté très élevé pour le bon marcheur. Je dis bien, pour le bon marcheur ! Si ma première expérience a été éprouvante, je crois que c’est
surtout la descente qui m’a tué, même si la montée à elle seule n’était pas de tout repos. C’est en tous les cas une très belle et agréable randonnée que je recommande fortement.